Malgré les soubresauts de l’appareil sécuritaire benaliste, le peuple et la classe politique – toutes tendances confondues – savourent une dignité et une liberté chèrement reconquises. Et esquissent les contours de la nouvelle République, quelques semaines après la révolution tunisienne.
Reste que, au milieu d’un océan de rumeurs, de surenchères et parfois de règlements de comptes – d’autant plus venimeux qu’ils émanent d’anciens eunuques du pouvoir déchu subitement mués en héros de la résistance –, le gouvernement Ghannouchi se serait bien passé de ces coups de pied de l’âne, lui dont le silence et une certaine forme de paralysie sont critiqués par un peuple avide au même moment de changement immédiat et de retour à la normalité. Quant aux leaders d’opinion, qui ont tous déjà en point de mire la future élection présidentielle, ils mesurent chaque jour un peu plus combien la valeur refuge qu’ils incarnaient courageusement face à la dictature était finalement plus confortable à gérer – au sens politique du mot – que les exigences postrévolutionnaires. La chute de Ben Ali a apporté la dignité et la liberté. Reste le pain et le travail. Ce combat-là ne se règle pas en une journée, fût-elle celle, historique, du 14 janvier 2011.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire